vendredi 4 juin 2010

Santa Cruz, l'île du pauvre George, la tortue géante !


Tortue géante des Galápagos, Centre de reproduction, Isabela


"Lonesome George" est sans doute la tortue la plus célèbre au monde, après les Tortues Ninja bien sûr. Cette tortue géante des Galápagos recueillie par la Station Scientifique Charles Darwin à Santa Cruz, appartient à une sous-espèce dont il ne reste plus qu'un représentant mâle surnommé George dont l'âge est estimé à environ 80 ans (un jeune homme puisque ces tortues peuvent vivre jusqu'à 150-200 ans !). A sa mort, cette sous-espèce découverte sur l'île Pinta va donc disparaître, réduisant à dix le nombre des treize sous-espèces connues de tortues endémiques des Galápagos. Plusieurs tentatives de reproduction avec d'autres sous-espèces de tortues ont été réalisées, encore sans succès aujourd'hui. C'est que la chose n'est pas facile...


Le dur labeur de Lonesome George... sous nos yeux ébahis

(et quelques rires de touristes japonais),

Station Scientifique Charles Darwin, Puerto Ayora, Santa Cruz


... un spectacle inattendu !


Mais toutes ces tortues sont aujourd'hui menacées d'extinction. Elles étaient plus de 250 000, peuplant toutes les îles avant leur découverte, et si nombreuses que les espagnols ont donné leur nom à l'archipel (Galapago, tortue de terre).


"... une fois à terre, nous ne trouvions rien de plus que des otaries, des tortues marines et des tortues terrestres si grandes que chacune pouvait porter un homme sur son dos..."

Fray Tomàs de Berlanga, Evêque de Panama, 1535.

Premier témoignage écrit sur les Galápagos.


Impressionnant, non ?!!

Station Scientifique Charles Darwin, Puerto Ayora, Santa Cruz


Par la suite, l'archipel fut un refuge pour les pirates, aux 17e et 18e siècles, et pour les baleiniers, au 19e siècle, qui, en plus des baleines et des otaries, exploitèrent les tortues géantes pour leur viande et l'exportation de leur huile, tout en introduisant des animaux extérieurs (cochons, chats, rats, ânes et chèvres).


"Il y a ici d'abondantes provisions comme les poissons, les tortues de mer et les tortues de terre dont certaines d'entre elles pèsent au moins 200 livres et qui sont une excellente alimentation..."

William Ambrose Cowley, chroniqueur et boucanier anglais, 1684.


Paruline jaune sur tortue géante... inespéré !!!

Station Scientifique Charles Darwin, Puerto Ayora, Santa Cruz


Aujourd'hui, après leur exploitation intensive et la destruction de leur environnement naturel par les espèces invasives, plus de 90% des tortues géantes ont disparu. C'est une réelle chance que de pouvoir les observer encore aujourd'hui. Nous avons passé des heures à contempler ces géants qui nous ont semblé comme Darwin les décrivit avant nous...


"Alors que je me promenais, je rencontrai deux grandes tortues (...)

Ces énormes reptiles, entourés de lave noire, d'arbustes sans feuilles et de grands cactus, m'apparurent dans mon imagination comme des animaux antédiluviens."

Charles Darwin, 1845.


Tortue géante, Station Scientifique Charles Darwin,

Puerto Ayora, Santa Cruz


Détail de sa patte... énorme !


On est FANS !!


Pour lutter contre cette disparition, le Parc National des Galápagos et la Fondation Darwin oeuvrent pour repeupler les îles de leurs habitants endémiques. Une attention particulière est apportée aux tortues de terre dont la reproduction est contrôlée au sein des Galapagueras, centres de reproduction existant sur chaque île habitée. Là, les oeufs fécondés par de vielles tortues retrouvées et recueillies sur l'ensemble de l'archipel y sont conservés. Après éclosion, les petites tortues sont gardées en cages pour les protéger des prédateurs, puis relâchées dès l'âge de 3 ans dans ces parcs semi-naturels où elles sont nourries pour être mises en liberté à 5 ans dans leur habitat naturel.


Puits d'eau semi-naturels,

Galapaguera de Cerro Colorado, San Cristobal


Gardien du Parc National des Galápagos, Isabela


Bébé tortue de quelques semaines sur un oeuf non éclos,

Centre de reproduction des tortues géantes, Isabela


Un petit coup de pouce !

Centre de reproduction des tortues géantes, Isabela


Nous avons pu découvrir plusieurs de ces tortues libres lors de nos ballades dans les collines d'Isabela. Le parc ayant commencé leur programme de reproduction et de replacement des jeunes tortues dans leurs habitats naturels au début des années 1990, celles que nous avons croisées dans la nature sont beaucoup plus petites car elles ont moins de 15 ans (des enfants puisque qu'elles ne pourront se reproduire qu'à partir de 25 ans).



Jeunes tortues en liberté, Cerro Orchila, Isabela

Laquelle des deux a la plus grosse carapace ?


Jeune tortue dégustant une oreille de cactus désaltérante,

Cerro Orchila, Isabela


Un petit clin d'oeil à nos deux tortues françaises préférées... rencontrées avec joie à San Cristobal pendant leur looonnngue migration à travers l'Amérique latine.


Nico et Mag, deux rares frenchies aux Galápagos,
spécimens d'Homo sapiens galapagensis globtrotterus
rencontrés à San Cristobal


Voilà, Santa Cruz a été le point final à notre cher séjour au coeur de la nature. Avec ses 15 000 habitants, ses cars et ses yachts pour touristes, ce n'est pas l'île la plus attrayante, mais nous y avons tout de même trouvé un petit paradis...


Une piscine de rêve...

La Grietas, Santa Cruz


jeudi 3 juin 2010

Plongée à Isla Tortuga


Nous n'avons pas pu résister à l'envie de plonger une seconde fois aux Galápagos. Les premières plongées à Leon Dormido, malgré les requins et la raie aigle, nous avaient laissés un peu perplexes... eau froide et surtout turbide et verdâtre !! Comme nous avons bien fait !! Les deux plongées à Isla Tortuga nous ont enchantés et nous pouvons dire aujourd'hui que les Galápagos méritent d'être cités comme l'un des plus beaux paradis des plongeurs au monde avec aussi, parfois, des eaux claires.


Banc de Barracudas

Etoile de mer chocolat


Une fois de plus, la position géographique de l'archipel est à l'origine de la particularité de ses fonds marins. Les Galápagos se situent au point de convergence des différents courants majeurs de l'océan pacifique : les courants froids de Humbolt et de Cromwell et le courant chaud de Panama qui favorisent la présence de communautés à la fois tropicales et d'eau froide.


Banc de poissons des Galápagos
Parmi eux : l'ange royal, le perroquet...

Raie pastenague


Requin corail


... et de nombreuses tortues vertes des Galápagos


Isla Tortuga est une petite île inhabitée située au sud d'Isabela qui, vue du ciel, aurait la forme d'une tortue. Les fonds marins ressemblent aux roches volcaniques que nous voyons sur terre formant de grosses patates, des tombants et des canyons. Grâce à l'eau claire de ce jour là, nous avons découvert un nombre inespéré de poissons différents, petits et grands, mais surtout deux espèces que nous espérions voir par dessus tout... Le requin marteau a été tellement rapide qu'il va falloir nous croire sur parole (!) mais la raie manta, plus lente et majestueuse, s'est laissée prendre au jeu de notre caméra pour notre plus grand plaisir !


Raie Manta


Pendant l'intervalle sur le bateau, nous avons pu observer les oiseaux, perchés sur les falaises d'Isla Tortuga. Des fous aux pattes bleues, les fameuses "Patas Azules" n'ont pas hésité à s'approcher pour nous épier. Après avoir tenté de les observer d'un peu plus près dans l'eau, nous pouvons vous dire qu'ils sentent fort le poisson !!


Une petite pose dans le bleu du Pacifique

avec, au loin, les îles Isabela et Quatros Hermanos


Un fou aux pattes bleues pas farouche


... mais lequel des deux fous est le plus courageux...?


Il nous faudra revenir absolument aux Galápagos car nous n'avons pas pu voir de baleine ni de requin baleine. Ils y sont pourtant nombreux, portés par les courants froids. Faisons un souhait : une petite croisière plongée aux Galápagos... qui nous suit la prochaine fois ?!


Carnet de plongée :

Prof. : 22 m

Tps. : 2 x 60 min

T° : 22°

Type : patates, tombants et canyons

Particularités : plongée porté par le courant, bonne visibilité

A propos de la Réserve Marine des Galápagos...


mercredi 2 juin 2010

Isabela, l'île aux 5 volcans


Nous avons passé plus d'une semaine sur l'île d'Isabela et nous avons eu du mal à en repartir tellement il y fait bon vivre. C'est l'île de villégiature des habitants des Galápagos, une île sauvage, loin de la civilisation et de l'activité beaucoup plus nettes à San Cristobal ou à Santa Cruz d'où nous repartirons bientôt.



Isabela, la plus grande des îles de l'archipel, a la forme incroyable d'un hypocampe ! Les îles des Galápagos sont d'origine volcanique et présentent un paysage montagneux formé de cratères s'aplanissant vers les côtes rocheuses sculptées de tunnels de lave et recouvertes de mangroves, de lagunes verdâtres et de plages de sable blanc.


Côte sud d'Isabela vue depuis le Cerro Orchila


Le territoire d'Isabela est largement occupé par cinq volcans qui furent en activité il y a encore peu de temps. Situées au confluent de 3 plaques tectoniques, les Galápagos se sont formées il n'y a que 5 millions d'années et avancent vers le continent américain à mesure de 3 centimètre par an. Les plus anciennes, situées à l'est, comme San Cristobal et Espanola, sont les plus plates, plus érodées (730 m pour San Cristobal). Les plus jeunes, comme Isabela et Fernandina, situées à l'ouest, portent des volcans actifs culminant jusqu'à 1700 m d'altitude.


Sur Isabela, il est possible de randonner facilement dans le sud de l'île. Nous sommes donc monté à 1124 m sur le Volcan Sierra Negra, le plus vieux de l'île. C'est aussi le deuxième plus grand volcan au monde (après Ngorongoro en Tanzanie). Son cratère est époustouflant de grandeur ! 10 km de diamètre que nous avons eu la chance de voir grâce au ciel bleu de ce jour là ! La dernière éruption date d'octobre 2005 et nous pouvons encore voir la coulée de lave noire dans une partie du fond du cratère, 150 m plus bas.


Cratère du volcan Sierra Negra

On y était !!!


Nous avons aussi foulé les chemins de lave du volcan Chico, situés à côté du grand cratère. Le paysage lunaire y est plus diversifié et nous offre un spectacle de formes de lave pétrifiée aux couleurs variées. Et à l'issu de 3 heures de grimpe et sueur, une vue imprenable sur la mer et les autres volcans de l'île... indescriptible !!


Volcan Chico devant la Bahia Elisabeth
et les volcans Alcedo et Darwin

Tunnel de lave, volcan Chico

Lave noire et dépôts de souffre, volcan Chico

Trou de cheminée et fumeroles, volcan Chico

Sur les plus grandes îles, comme celle d'Isabela, les côtes offrent également un paysage particulier, entre coulées de lave noires déchiquetées par l'océan et sable blanc formé par l'accumulation des coquillages depuis des millénaires. Là, des colonies d'iguanes marins, de pingouins et de fous à pattes bleues viennent se dorer au soleil.


Puerto Villamil, Isabela

Playa del Amor

Las Tintoreras

Colonie de Manchots des Galápagos, Las Tintoreras

Colonie de Fous à pattes bleues, Las Tintoreras

Les coulées de lave continuant leur trajet dans l'eau, forment des tunnels et des canaux où viennent se reposer les... requins !!! Le requin corail, aux extrémités de l'aileron et de la queue blanches, est un poisson de récif tout à fait inofensif. Nous avons pu en approcher de très très près en empruntant un canal de lave, nageant juste au dessus d'eux !!!


Canal de lave, Las Tintoreras

Requins corail, Las Tintoreras


C'est aussi là que se développent d'extraordinaires mangroves et d'étranges lagunes peuplées d'oiseaux et particulièrement de flamants roses de Californie.


Poza de los diablos, Isabela


Los tunos


Poza Redonda

Poza Baltazar


Flamants roses de Californie, Isabela